Il ne faudrait donc pas non plus grossir le trait.

Selon le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, ce que l’on appelle la « prostitution digitale » , à savoir les formes de prostitution qui se développent sur les plateformes digitales comme les réseaux sociaux, ne constituerait qu’un épiphénomène. C’est en tout cas ce qu’il a assuré dans une réponse écrite adressée à la date du 19 décembre 2023 à la députée PJD (Parti de la justice et du développement) Naima El Fathaoui, qui, s’appuyant sur des allégations du Centre marocain de protection contre le chantage électronique, avait notamment questionné le responsable sur l’augmentation de publications suspectes cherchant à attirer les femmes dans des réseaux de prostitution en ligne.

Ainsi, Abdelouafi Laftit a révélé que le nombre d’affaires de prostitution digitale tout au long de l’année 2023 n’auraient pas dépassé les 83, amenant à l’arrestation de 36 personnes et à leur défèrement devant le juge.

Son département oeuvrerait entre autres, en outre, à « renforcer les capacités liées à l’expertise digitale et à la cyberinvestigation parmi les fonctionnaires en charge des recherches de terrain et des investigations dans ce type d’affaires, tout en dotant les services concernés des moyens nécessaires » .

Abdelouafi Laftit a également mis l’accent sur « le renforcement de la coopération internationale dans le domaine de la lutte contre ce type de crimes compte tenu des considérations liées à la compétence territoriale et qualitative de certaines affaires transfrontalières » ainsi que sur « la conscientisation et la sensibilisation aux crimes électroniques et plus particulièrement à la prostitution et à la prostitution électronique à travers un ensemble de canaux médiatiques » .

Reprenant les affirmations du Centre marocain de protection contre le chantage électronique à son compte, Naima El Fathaoui avait notamment alerté, dans son interrogation, sur le fait que certaines filles chercheraient des femmes pour des relations sexuelles à travers la caméra du téléphone en échange de leur aide pour émigrer dans le Golfe.

Elle avait aussi évoqué les cas de femmes proxénètes qui, au prétexte de travailler dans des salons de massage où elles sont susceptibles de toucher des salaires mensuels de 7.000 DH hors commissions, amèneraient de nombreuses autres femmes à se prostituer, en empochant des profits au passage.