Bientôt ce seront deux stations d’épuration des eaux usées (STEP) qui vont voir le jour à Casablanca, et ce au niveau de la commune de Mediouna (à vingt-six kilomètres du centre-ville) ainsi que du quartier El Hank.

Société de développement local (SDL) en charge de la protection et de l’amélioration du cadre de vie au sein de la métropole, Casa Baïa a en effet lancé deux appels d’offres en vue de construire et d’exploiter ces futures stations, qui font partie des cinq prévues au titre du plan de développement régional 2022-2027 adopté en octobre 2022 par le conseil de la région de Casablanca-Settat.

Casa Baïa leur a alloué un budget respectif de 97,7 millions de DH (MDH) pour la STEP de Mediouana et 18,2 MDH pour la STEP d’El Hank (pour un total qui est donc de 115,9 MDH) et elle vise principalement l’objectif d’assurer des ressources en eau pour l’arrosage des espaces verts casablancais mais aussi, dans le cas de la STEP de Mediouna, ceux de Mohammédia.

Par rapport à la STEP d’El Hank, elle servira aussi pour l’entretien du Royal Golf Anfa, et si elle coûte moins chère que la STEP de Mediouna, c’est qu’elle vient en fait se greffer à la station de prétraitement des eaux usées (SPRET) déjà active dans le quartier (elle est opérationnelle depuis 1995).

En tout cas, il y a péril en la demeure : comme l’expliquait, le 2 janvier 2024, à la Chambre des conseillers le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, n’était le raccordement du bassin du Bouregreg à celui de Sébou via la nouvelle autoroute de l’eau – lancée le 28 août 2023 – Rabat mais aussi en partie Casablanca (sur sa partie nord) aurait pu cesser d’être alimentée en eaux, du fait que c’est qu’à partir de ce bassin (plus spécifiquement depuis le barrage Sidi Mohammed ben Abdellah) qu’elles sont fournies.

Sur la partie sud de Casablanca, l’approvisionnement dépend du barrage Al-Massira, dans la province de Settat, lequel n’est plus rempli qu’à 1% seulement.

Qu’en cette situation on puisse gaspiller de l’eau dans les espaces verts relève de l’inconscience, et en tout cas le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, avait, rappelons-le, notamment interdit, par le biais d’une circulaire qu’il avait fait parvenir aux walis et gouverneurs le 26 décembre 2023, aussi bien l’arrosage de ces espaces verts que des jardins publics (en plus, par ailleurs, du nettoyage des voies et des places publiques par l’usage d’eau, le remplissage des piscines publiques et privées plus d’une fois par an et les cultures aquavores).

Dans la phase initiale, on avait, certes, parlé de l’idée d’une STEP à El Hank, mais jamais à Mediouna : c’est plutôt au niveau de Casa Finance City, Sidi Moumen/Sidi Bernoussi, du centre-ville et de Ben M’Sick/ Sidi Othmane que les quatre autres STEP étaient prévus.

Un changement de programme, donc.