Grâce à la diligence des autorités, c’est une opération de trafic illégal d’espèces animales de grande envergure qui a été mise en échec mardi 19 décembre 2023 à l’aéroport Marrakech-Ménara. En effet, un ressortissant indonésien qui se trouvait en séjour au Maroc avait dans ses valises… pas moins de 663 spécimens de reptiles rares marocains ! Un prise pour laquelle le montant du préjudice total a été estimé à environ 5,4 millions de DH (MDH) par les services de la Direction provinciale de Marrakech de l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), dont les éléments ont été mis à contribution aux côtés de ceux de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) pour procéder à l’arrestation de l’inculpé.

Selon les détails qui ont été rendus publics ce vendredi 22 décembre 2023 dans un communiqué, le lot de reptiles a notamment compris 272 spécimens de l’espèce fouette-queue (uromastyx nigriventris), qui est un type de lézards reconnaissables à leur queue épineuse qu’ils utilisent comme moyen de défense en la fouettant contre leurs ennemis. Cette espèce est répertoriée à l’annexe 2 de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, qui liste des espèces non menacées d’extinction mais qui pourraient le devenir si le commerce de leurs spécimens n’est pas étroitement contrôlé. Le fouette-queue est également classé en catégorie 2 de la loi 29-05 relative à la protection des espèces de flore et de faune sauvages et au contrôle de leur commerce.

Outre les fouette-queues, ont également été récupérés 391 spécimens de l’espèce lézard vermiculé (trogonophis wiegmanni). Endémique de l’Afrique du Nord et notamment du Maroc – qui abrite les quatre cinquièmes de la population mondiale -, le lézard vérmiculé se distingue par ses vermiculures, c’est-à-dire ses stries sinueuses, qui lui donnent d’ailleurs son nom.

Selon l’ANEF, l’ensemble des reptiles saisis ont été transférés dans un établissement zoologique partenaire en vue de les héberger et d’évaluer leur état, avec l’objectif de les réintroduire dans leur habitat naturel. Quant à leur détenteur, il fait désormais l’objet de poursuites judiciaires.